L’aide humanitaire afflue en Turquie – l’Allemagne a notamment annoncé vendredi l’envoi de 90 tonnes de matériel par avion – mais l’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, est beaucoup plus compliqué.
La quasi-totalité de l’aide humanitaire destinée aux zones rebelles est acheminée depuis la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa, le seul actuellement garanti par l’ONU. La diplomatie turque dit s’employer à ouvrir deux autres points de passage « avec les régions sous contrôle du gouvernement » de Damas, « pour des raisons humanitaires ».
L’ONU avait indiqué mardi que l’acheminement par ce poste-frontière était perturbé en raison des routes endommagées.
De son côté, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé jeudi être « en route pour la Syrie ». La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, est arrivée le même jour à Alep, en Syrie.
Selon les derniers bilans officiels, le séisme, d’une magnitude de 7,8, suivi de plus d’une centaine de secousses, a fait au moins 21.719 morts, dont 18.342 en Turquie et 3.377 en Syrie.
L’OMS estime que 23 millions de personnes sont « potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables », et redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme.
Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, qui est réapparu en Syrie.
L’UE a envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi. Mais elle n’a initialement offert qu’une aide minimale à la Syrie par le biais des programmes humanitaires existants, en raison des sanctions internationales en vigueur depuis le début de la guerre civile en 2011.
Mercredi, Damas a officiellement sollicité l’assistance de l’UE. La Commission européenne a demandé aux Etats membres de répondre favorablement.