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France : le PNF requiert le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel

 Le Parquet national financier français (PNF) requiert le renvoi devant le tribunal correctionnel de 13 personnes, dont l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007, selon une information dévoilée jeudi par Médiapart.

Après une enquête tentaculaire de près de 10 ans, ouverte en 2013 par les juges d'instruction du parquet financier de Paris, un procès est donc requis à l’encontre de l’ancien chef de l’Etat pour des chefs d’association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale, recel de détournement de fonds publics, et corruption.
Sont également visés, 12 autres personnes, dont ses ex-ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, ainsi que des intermédiaires.
Malgré les dénégations de l’entourage de Nicolas Sarkozy, le 22 mai 2018, la chaîne France 2 avait diffusé une interview exclusive de Moftah Missouri, ancien conseiller et interprète du colonel Kadhafi dans laquelle il a déclaré que l’ex président libyen « a aidé Sarkozy » en lui fournissant « de l’argent » pour le financement de sa campagne électorale de 2007. 
Son témoignage a ensuite été corroboré dans le même reportage par celui de l’ancien directeur de cabinet du colonel Kadhafi, Béchir Saleh.
Filmé à l'aide d'une caméra cachée, l’homme a admis que « Kadhafi avait un budget spécial pour les personnes qu'il souhaite soutenir » et affirmé « oui c’est vrai » concernant les accusations de financement libyen de la campagne présidentielles de Nicolas Sarkozy.
L’homme d’affaire Ziad Takieddine et ancien homme de main de Kadhafi apparaissait également dans le reportage de France 2. Il y a réitéré les accusations qu’il a toujours portées depuis le début de cette affaire apparue suite à la publication par le journal en ligne Mediapart en avril 2012, de documents indiquant que 50 millions d’euros auraient été versés par le régime libyen à Nicolas Sarkozy.
Mais au cours d’une longue interview accordée à Paris Match en 2020 et qui avait fait grand bruit, le franco-libanais avait fini, après des années d’accusations précises sur ledit financement libyen, par opérer un radical changement de version, accusant les magistrats en charge de l’enquête, de l’avoir forcé à mentir.
« Sarkozy n'a pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle », avait-il affirmé dans les colonnes du magazine.
Des perquisitions ont, par ailleurs, été menées au domicile de l’ex-conseillère en image officieuse du couple Macron, Michèle Marchand, dite « Mimi Marchand » ainsi que chez le journaliste qui avait mené l’interview.
Ce dernier avait cependant été relâché rapidement, sans poursuites à ce stade.
L’ancien président français (2007-2012) avait très rapidement réagi à la rétractation de Ziad Takieddine via son compte Facebook en annonçant avoir mandaté son avocat pour « déposer une requête en démise en examen et d’engager une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Ziad Takieddine dont les précédentes allégations » lui ont « causé un préjudice considérable ».