L’œuvre intégrale du réalisateur et écrivain Sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007), sera à l’honneur à la Cinémathèque Tunisienne.
Un cycle de projections qui s’intitule « L’aîné du cinéma africain : Ousmane Sembène» est prévu du 17 novembre au 9 décembre 2023 à la Salle Tahar Cheriaa. Des lectures de l’oeuvre du cinéaste-écrivain Ousmane Sembène auront également lieu le vendredi 1er décembre à la Bibliothèque Mohamed Mahfoudh.
Ce nouveau cycle prévoit la projection de 11 films dont « La Noire De… « (1966, 65′) lauréat du Tanit d’or de la première édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) en 1966. Ce long-métrage sera projeté avec deux courts métrages, « Borom Sarret » (1963) et « Niaye » (1964).
Les autres films au menu sont des longs métrages : « Le Mandat » (1968), Emitai (1971), « Xala » (1974) adaptation de son roman éponyme paru en 1973, « Ceddo » (1977), « Camp de Thiaroye », un film coréalisé avec Thierno Faty Sow (1988), « Guelwaar » (1992), « Faat-Kiné » (2000) et « Moolaade » (2004).
Deux projections sont prévues pour chaque film avec un sous-titrage en français.
L’engagement de ce cinéaste dans la défense des causes de son pays et de tout le continent africain, s’est illustré dans des films qui ont décroché de nombreuses distinctions pour ne citer que « Camp de Thiaroye », qui a remporté le Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise en 1988 et son tout dernier film, trois ans avant son décès en 2007, « Moolaadé », qui a reçu en 2004 le Prix « Un Certain Regard » au Festival de Cannes ainsi que le prix spécial du jury au Festival international du film de Marrakech.
Tout au long de sa carrière cinématographique et littéraire, Ousmane Sembène parti à l’âge de 84 ans, a publié plusieurs livres dont des romans et des nouvelles. « Le Docker Noir », paru en 1956 est son premier roman suivi de romans comme « Ô pays, mon beau peuple » (1957), « Les bouts de bois de Dieu » (1960), L’harmattan (1964), Xala (1973), Le dernier de l’Empire (1985) et Niiwan (1987).
Il est également auteur d’un recueil de nouvelles, « Voltaique » (1962), en plus d’une nouvelle parue en 1966, Le mandat précédé de Vehi Ciosane.
Il est à rappeler qu’un hommage à Ousmane Sembène était au menu de la 34ème édition des JCC coïncidant avec la célébration du centenaire de sa naissance (1923-2023) dont la tenue a été annulée en solidarité avec la Palestine.
Fidèle compagnon de feu Tahar Chériaa dans le parcours de naissance des JCC, ce pionnier du cinéma africain a œuvré pour l’indépendance des cinémas du Sud et pour défendre les causes de sa patrie et de l’Afrique. Le « Père des cinémas africains » a forgé durant sa carrière cinématographique un véritable plaidoyer contre la perte de l’identité culturelle africaine et pour la résistance contre les oppressions de tous bords.