Son témoignage du haut du perchoir de l’Assemblée constituante, puis des représentants du peuple, nous manquait ? Que se passait-il au palais du Bardo et comment les forces politiques, alliées ou antagonistes, manœuvraient sans cesse ? Et pourquoi le 25 juillet 2021s’imposait en tombée de rideau des scènes devenues invivables et des pratiques inacceptables.
Dans un excellent ouvrage intitulé « Sous la Coupole du Parlement, entre la scène et les coulisses », paru aux Editions Leaders, de Souad Snoussi, nous introduit dans les arcanes du Bardo et nous livre ses secrets.
Le tournant le plus significatif vécu par Souad Snoussi, juriste qui aligne 35 ans de carrière dans la haute administration du Parlement, aura été en 2011, lorsque les députés avaient décidé le 7 février, déléguer leurs pouvoirs au président de la République par intérim, afin de légiférer par décrets-lois. Tout ira alors s’accélérer, la constituante du 23octobre 2011, puis l’Assemblée de 2014, et celle de 2019. Des orages successifs, des changements profonds, des tiraillements continus, et beaucoup de négociations et de pressions.
En toile de fond, comment Ennahda mettait la main sur le Parlement, cherchait à s’incruster dans son administration, et s’employait à tout maîtriser.
Sans omettre tout le jeu des autres partis politiques.
Du haut du perchoir, où elle siège derrière le président de l’Assemblée et de ses deux vice-présidents, Souad Snoussi, rien n’échappe à son attention, lors des séances plénières. Mais, aussi, partout ailleurs dans les arcanes du Parlement. Elle le raconte, l’explique, l’analyse, en toute objectivité et indépendance, rapportant des scènes épiques, édifiantes, parfois difficile à croire.
Le récit conçu en pièce de théâtre avec ses actes, ses scènes, son décor, ses acteurs, leurs dialogues et les enseignements à entirer, est agréable à lire, à imaginer. Il nous rappelle tant d’évènements marquants, de scènes déplorables, de figures aujourd’hui passées à la trappe.
Souad Snoussi a le mérite, à la faveur de son livre, de montrer comment un parlement censé incarner la démocratie et exercer son pouvoir législatif, s’était vidé de tous son sens et combien son gel le 25 juillet 2021 aura été salutaire.