La soirée du 11 juillet 2024 s'annonce celle de toutes les sonorités. Un florilège de rythmes musicaux emporte le public présent dans l'enceinte de l'amphithéâtre de la ville de Hammamet. Des mélomanes prennent place, enthousiastes à l'idée de découvrir la création inédite du virtuose Zied Zouari baptisée "Made in Africa".
Démarrage en grande pompe avec un son des plus attrayant, celui de la guitare. Un son qui monte en crescendo en guise d'ouverture, jusqu'à son arrêt net. L'artiste donne un mot de bienvenu, ravi de faire voyager son public à travers son exploration musicale. "Une étoile de l'Orion sert généralement de boussole aux voyageurs qui errent dans le désert africain. Une étoile qui m'a inspirée ce morceau titré "Orion"." Déclare le musicien juste après la performance d'un chorégraphe professionnel. Un morceau instrumental des plus dansant qui a fait bouger la foule.
Vêtu presque tout en noir d'un habit avec une cape, sa présence scénique en dit long sur son répertoire enchanteur, qui rappelle des sonorités africaines et maghrébines. Entouré de ses musiciens munis de différents instruments, "Made in Africa" conquit ses auditeurs.
"C'est une réconciliation avec la Tunisie. Son africanité résonne dans toutes ses régions. Un hommage à la Hadhra -typique tunisienne- s'impose." Cite Zied Zouari.
Hommage dansant et en chansons rendu aussi aux sonorités africaines oubliées mais célèbrées dans les années 30 comme l'Isfahan. Tambour battant, l'ambiance s'enflamme au fur à mesure tout en interprétant le patrimoine musical ancien de Djerba et de Zarzis.
"Même gangrené je t'aime mon pays. Un de tes fils chante ta profondeur". Des mots émouvants ennoncés juste avant de chanter la patrie et l'appartenance. La patrie que Zied Zouari érige en figure maternelle sacralisée. Bel hommage musical à un retour aux racines. Un morceau au lapsus révélateur s'appelle "La Sféqâs" en référence à la capitale du sud tunisien a été parfaitement bien interprété.
"Made in Africa" était un défi, un challenge. Il n'aurait pas eu lieu sans cette flopée d'artistes citons Wadii Belguith au violon, Tarek Zouari, Adam Kalii, Radhi Chaouali, Baha ben Fadhl, Mohamed Majdi Bahloul, Mayssoun Fatnassi, Wajih Béjaoui, Oumayma ben Amr, Abdesslem Chaari, Sofien Saadaoui, Nader Bargui. Sans oublier, l'invité d'honneur Nasreddine Chebli et le percussionniste Hamdi Jamoussi.
La soirée se poursuit avec un morceau qui a vu le jour sous le Covid intitulé "Emine", hommage à toutes les victimes de ce fléau. En guise de clôture, une chanson qui chante l'enjeu écologique retentit avec son message noble et puissant, présentée par Mayssoun Fatnassi. Cette chanson sensibilise à la protection de l'environnement et s'appelle "Biscalti". Clap de fin avec "Baba Ameur" au chant, hommage à une figure paternelle, exemplaire et respectée. Sur des rythmes dansants Zied Zouari, céde la scène à son fils cadet Amine Zouari clôturant ainsi son concert exceptionnel.
Le 12 juillet 2024, place au théâtre et à Dalila Meftehi qui nous présente "Portail 52".