Face à une croissance démographique soutenue et à une pression de plus en plus forte sur les services publics, le Conseil régional de Sfax a proposé, lors d’une conférence de presse tenue mercredi au siège du gouvernorat, la création d’un nouveau gouvernorat au sein de la région.
Cette initiative vise à renforcer l’efficacité administrative et à améliorer la qualité des prestations fournies aux citoyens, tout en répondant aux exigences croissantes du développement local.
Le porte-parole du Conseil, Farid Essallami, a précisé à cette occasion, lors de la présentation du Plan quinquennal de développement régional 2026-2030, que pas moins de 2300 projets ont été soumis à l’étude, parmi lesquels 219 ont été retenus pour leur pertinence, leur impact potentiel et leur adéquation avec les priorités locales. Ce processus de sélection s’est voulu participatif, en s’appuyant à la fois sur l’expertise des structures régionales et sur les attentes exprimées par les citoyens.
Parmi les axes structurants de ce plan, figure en priorité l’élimination progressive des activités phosphatières polluantes actuellement implantées en zone urbaine, afin de préserver la santé des habitants et de réhabiliter l’environnement. Le projet « Taparura » a également été réaffirmé comme un levier central de réconciliation entre Sfax et son front de mer, à travers l’aménagement d’un espace de loisirs sur le littoral historique, longtemps délaissé.
Le Conseil a par ailleurs mis en avant l’importance de renforcer les infrastructures clés, notamment par l’extension de l’aéroport et du port commercial de Sfax, dans le but de consolider le rôle de la région comme pôle économique majeur du sud tunisien. D’autres projets emblématiques sont également au programme, tels que la création d’une cité sportive, l’agrandissement du stade Taïeb Mhiri, ainsi que la mise en place d’un réseau de transport moderne, inspiré du modèle du métro léger, pour fluidifier la mobilité urbaine.
Le plan prévoit en outre la réhabilitation des zones industrielles, l’élargissement des routes nationales et régionales – en particulier la route n°13 vers Sidi Bouzid et Kasserine, et la n°14 vers Gafsa – sans oublier la rénovation des quartiers à forte densité de population, souvent négligés en matière d’aménagement urbain.
Ce plan ambitieux traduit une volonté claire : rompre avec les logiques de gestion fragmentée et improvisée, au profit d’une vision stratégique et inclusive du développement. Reste désormais à savoir si ces intentions pourront se concrétiser sur le terrain, dans un contexte marqué par de nombreux défis, aussi bien politiques que budgétaires.