Des militants pro-palestiniens ont organisé un campement devant le bureau de l’ONU à Genève pour dénoncer la situation à Gaza et réclamer une protection internationale pour la Flottille Sumud, qui se dirige vers Gaza afin de briser le blocus israélien et de livrer une aide humanitaire.
Depuis le 30 août, des dizaines de militants venus de différents pays maintiennent leur action devant l’ONU et se sont exprimés auprès d!Anadolu sur leur soutien à la Flottille Sumud, qui se déplace par bateaux vers Gaza.
L’activiste suisse Nus a indiqué avoir rejoint le campement le 1er septembre, alors qu’il avait débuté le 30 août.
'' Bien sûr que je les soutiens. Leur action est vraiment importante. Il faut leur permettre d’apporter de la nourriture à Gaza. Des gens meurent de faim. Il s’agit d’une urgence majeure. Ce qu’ils font est vraiment essentiel '', a-t-il déclaré.
- ''La Flottille Sumud a déjà été attaquée. Il faut garantir sa sécurité ''
Critiquant le manque de pression de l’ONU sur Israël, Nus a souligné la nécessité de boycotts pour faire pression sur l’État hébreu.
Il a ajouté : ''(En Tunisie) la Flottille Sumud a déjà été attaquée. Il faut garantir sa sécurité. Il n’y a aucune raison d’utiliser la force. ''
Soulignant le large soutien populaire à la flottille, Nus a précisé que cette initiative suscite davantage d’appui des citoyens que des gouvernements.
'' J’espère que les pays occidentaux nous entendront, soutiendront et protégeront la flottille qui se dirige vers Gaza. Nous l’aimons et la soutenons. Nous nous mobilisons ici et espérons que tout se passera bien '', a-t-il ajouté.
'' L’ONU dispose des moyens d’intervenir mais ne le fait pas ''
La Française Caroline Prati a également affirmé leur soutien à la Flottille Sumud :'' Nous sommes venus camper devant l’ONU le 30 août pour montrer que les flottilles doivent absolument être protégées. C’est une action majeure. Les personnes qui montent sur les bateaux sont vraiment courageuses. ''
Prati a précisé que des participants venaient de Suisse et qu’ils étaient là pour les soutenir et leur montrer qu’ils n’étaient pas seuls.
Elle a insisté sur la nécessité d’une protection diplomatique pour la flottille : « Nous demandons que les bateaux soient protégés en cas de détention et puissent être renvoyés, mais nous voulons en réalité davantage : que l’ONU respecte ses propres décisions. Israël viole les résolutions de l’ONU. L’organisation dispose des moyens d’intervenir mais ne le fait pas, se limitant à parler. »
Elle a rappelé que la résolution 377 de l’ONU permet, en cas d’incapacité du Conseil de sécurité à maintenir la paix à cause du veto, de recourir à des forces militaires pour rétablir la sécurité.
Prati a appelé les pays à suspendre la livraison d’armes et les accords économiques avec Israël, tout en assurant la protection des civils, la livraison de l’aide humanitaire et la levée du blocus.
Elle a également dénoncé la violation par Israël des résolutions de l’ONU et le meurtre de plus de 200 journalistes, ainsi que de personnel humanitaire et des Nations unies à Gaza, qualifiant cette situation d’inacceptable.
« Nous demandons désormais l’intervention des pays membres de l’ONU. La plupart y sont favorables, mais les États-Unis ont récemment une nouvelle fois opposé leur veto à la délégation palestinienne », a-t-elle ajouté.
- La Flottille Sumud
La Flottille Sumud, créée avec le soutien d’environ 50 pays, vise à montrer la solidarité avec la Palestine et à briser le blocus israélien. Les bateaux ont quitté Barcelone, en Espagne, le 31 août, pour Gaza.
Après leur départ d’Espagne, les bateaux ont commencé à arriver en Tunisie le 7 septembre.
Les 8 et 9 septembre la flottille a été visée par des attaques de drones.
Dans le passé, Israël est déjà intervenu contre des bateaux se dirigeant vers Gaza, confisquant les navires et expulsant les militants. La Flottille Sumud représente aujourd’hui la plus grande mobilisation maritime en direction de Gaza.
Le mot arabe « Sumud », signifiant « détermination » ou « persévérance inébranlable », est devenu un symbole pour la résistance civile et la survie culturelle des Palestiniens depuis la guerre des Six Jours en 1967. Il évoque la résistance non violente, le maintien sur le territoire, la préservation de l’identité et de la culture palestinienne, illustrée par des images d’oliviers et de femmes paysannes enceintes.