L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a exigé, ce dimanche, l’arrêt immédiat des procédures de suspension des activités de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et la reprise normale de ses travaux.
Dans un communiqué, le Bureau exécutif de l’AMT a exprimé sa « pleine solidarité » avec l’ATFD, dénonçant une « mesure arbitraire » prise par les autorités tunisiennes, qui ont suspendu les activités de l’organisation féministe pour un mois « sans aucun motif justifié ».
L’ATFD, l’une des plus anciennes et des plus influentes organisations féministes du pays, est accusée de violations non précisées, malgré son respect constant du décret-loi n° 2011-88 relatif aux associations.
Le Bureau exécutif de l’AMT a qualifié cette décision de « violation flagrante » des libertés de réunion, d’association et d’organisation, garanties à la fois par la Constitution tunisienne et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Il y voit un « recul considérable » par rapport aux acquis accomplis et un signe inquiétant d’escalade contre la société civile.
L’AMT estime que cette mesure constitue « une attaque manifeste » contre l’une des organisations de défense des droits humains les plus en vue du pays, ainsi que contre l’ensemble des associations œuvrant pour la justice sociale et les droits des femmes. Elle rappelle que ces libertés fondamentales sont protégées tant par la législation nationale que par les instruments internationaux auxquels la Tunisie est partie.
L’AMT a également averti que cette suspension pourrait n’être « qu’un prélude à d’autres dispositions contraignantes » visant la société civile. Elle appelle l’ensemble des forces vives de la société tunisienne à « protéger le tissu associatif », à préserver son indépendance et à s’opposer à toute tentative de « l’assujettir ou de le soumettre au pouvoir politique ».