La porte-parole de la Diplomatie russe, Maria Zakharova a dénoncé, ce mercredi, les menaces qui seraient proférées par les autorités françaises à l'égard des partenaires de la Russie qui lui apporteraient un soutien dans la guerre en Ukraine.
Interrogée par Anadolu sur les déclarations du Président français, Emmanuel Macron, au cours de sa visite en cours en Chine, Zakharova a d'abord souligné que "le piège dans lequel tombent de nombreux pays de l'Union européenne est qu'eux-mêmes ne savent parfois pas à quel titre ils font leurs déclarations.
"Lorsqu'ils abordent des questions internationales, ils deviennent les otages de cette responsabilité mutuelle, qu'ils appellent « la politique étrangère commune de l'Union européenne », et qui n'est en fait qu'une sorte d'habitudes dictatoriales, car il leur est interdit de s'exprimer dans une capacité nationale," a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Pour rappel, le Président français a appelé, ce mercredi, la Chine à ne pas devenir "complice" de "l'agresseur" russe dans la guerre en Ukraine.
"Quiconque aiderait l'agresseur se mettrait dans la situation d'être complice d'une infraction au droit international", a-t-il déclaré en référence à la guerre en Ukraine et l'éventuelle livraison d'armes par Pékin à Moscou.
Dans sa réponse à Anadolu sur les accusations portées par le chef d'État français, Maria Zakharova a dénoncé l'usage d'une terminologie d'"agression" et souligné que le Président français "qui a parlé pendant des heures avec le président russe, connaît mieux que quiconque non seulement la position de la Russie, mais aussi les faits concernant la situation en Ukraine et autour de l'Ukraine.
"Qui mieux que lui pour savoir comment l'Occident, en particulier, et son pays, et lui-même, ont manqué à leurs obligations de mettre en œuvre les accords de Minsk ? Qui mieux que Macron, en tant que dirigeant d'un pays membre de l'OTAN, pour savoir combien d'efforts les États-Unis d'Amérique et l'Alliance de l'Atlantique Nord elle-même ont déployés pour déstabiliser la situation en Ukraine et autour ? S'il ne sait pas tout cela, il peut prendre du matériel de l'OTAN, de ses alliés américains, de ses frères aînés, et faire connaissance avec les faits. Et, il pourra, seulement alors, faire les conclusions appropriées", a souligné Zakharova, rappelant par ailleurs que "Macron était membre du format Normandie".
La porte-parole a poursuivi sa réponse en soulignant que "si cette conclusion est fondée sur des faits, et nous avons informés la partie française à de nombreuses reprises au plus haut niveau, au niveau du ministère des Affaires étrangères et au niveau du ministère de la Défense, et de divers représentants spéciaux, diplomates, ambassadeurs... Si cette conclusion est fondée sur des faits, alors c'est une substitution de concepts, de l'hypocrisie et de la diffusion de mensonges.
Et Maria Zakharova de poursuivre : "Quant aux menaces envers les pays qui entendent aider, interagir, coopérer avec notre pays, ce n'est que du chantage ouvert. Sur quelle base, et qui a donné le droit de parler à des pays souverains de cette manière, il [nous] est impossible de comprendre [cela]. Personne n'a un tel droit", a-t-elle souligné.
Maria Zakharova a également indiqué que la Russie "et la Chine ne sont pas liées par des obligations comme le sont les membres de l'OTAN, qui sont obligés de mettre en œuvre des politiques qui souvent ne sont même pas discutées avec eux".
"Par conséquent, personne n'a le droit de nous donner de tels ultimatums, menaces et chantages, ni à nous ni à d'autres pays souverains", a déclaré Zakharova.
