Un prestigieux orchestre de près de 80 musiciens, chœurs et chanteurs sous la houlette du maestro Mohamed Bouslama était au rendez-vous pour une soirée dédiée aux musiques de sitcoms, feuilletons et films signés par le grand compositeur Rabii Zammouri. « Nostalgia » tel est le titre donné à ce spectacle, qui est plus qu’une escapade musicale, une consécration méritée aux efforts et à l’abnégation du plus prolifique compositeur tunisien dont le large répertoire de génériques connait un succès dépassant parfois les fictions elles-mêmes.
Lundi 24 juillet, un moment fort et exceptionnel pour les organisateurs qui ont eu l’audace de programmer un spectacle qui sort de l’ordinaire et pour le public venu en nombre apprécier un florilège de musiques originales sans oublier les artistes qui se sont donnés à cœur joie pour interpréter ces refrains inoubliables.
Durant plus de deux heures, trente génériques et chansons de films et feuilletons télévisés ont été revisités sur la scène du théâtre antique de Carthage par l’orchestre symphonique tunisien. L’univers sonore du spectacle est riche au niveau rythmique et harmonique. C’est avec l’hymne national chanté par le chœur de l’orchestre qu’a démarré la soirée, suivi du générique du Journal télévisé de la Watanaiya présenté par le journaliste du 20h00 Ikbal Kalboussi.
La veille du 25 juillet, Fête de la République, un hommage a été dédiée au martyrs de la Révolution dont les portraits esquissés par le peintre Souheil Fakhfakh étaient diffusés sur les écrans géants placés en haut de l’orchestre. « Nachid el Abtal » paroles de Ali Louati composé par Rabii Zamouri a été interprété par le trio Mahdi Ayachi, Dorsaf Hamdani et Abir Derbal.
Musique instrumentale pour les génériques de films « El Jaïda » de Salma Baccar ou encore « La télé arrive » de Moncef Dhouib, « Sabat El Aid » court métrage d’Anis Lassoued, « Poupées d’argile » de Nouri Bouzid et « Le Prince » de Mohamed Zran dont certaines séquences ont accompagné l’orchestre.
Les génériques de la quasi majorité des sitcoms sont les compositions de Rabii Zammouri. Abir Derbal et Walid Soltane ont interprété le générique « 3and Azaiez » du réalisateur Slaheddine Essid, « Dar Lakhlaaâ » de Frej Slama chanté par Abir derbal et Mehdi Ayachi. Jaleleddine Saâdi et Kaouther Bardi ont prêté leur voix pour la chanson du générique de « Farhat Amor » de Salma Baccar dont ils sont les principaux protagonistes. Manel Amara était aussi de la partie en fredonnant le générique du sitcom « Chaâbane fi Romdhane » de Salma Baccar dont elle est l’une des protagonistes. Amna Fakher a chanté le générique « Yezzi » du film « La télé arrive », Afef El Ouni « Min Ayem Maliha » de Abdelkader Jerbi et Meriem Jeddou a joué un solo violon pour le feuilleton « Kamanjet Sallema » de Hamadi Arafa. Tandis que Ahmed Rebaii a eu le plaisir d’interpréter la chanson du film « Poupées d’argile » dont les paroles ont été écrites par Nouri Bouzid.
Le clou de la soirée est lorsque le compositeur lui-même prend les commandes pour diriger l’orchestre pour la chanson la plus célèbre du générique du feuilleton « Sayderrim » de Ali Mansour interprété initialement par Saber Rebaii mais ce soir-là c’est son neveu Ahmed Rebaii qui la répète avec le public, suivi de « Icha Horra » avec la voix de Lobna Noâmane, « Enna Horra » Dorsaf Hamdani et enfin « Naouret el Hwa » et « Sabak el Khir » fredonnée par Walid Tounsi. Rappel euphorique du public à l’adresse des deux dernières vedettes qui ont répondu positivement au desiderata de l’assistance et répétaient une deuxième fois les mêmes chansons.
Le brillant compositeur a également composé les génériques de quelques feuilletons libyens dont l’orchestre symphonique tunisien s’est illustré à les présenter. « Nostalgia », une belle occasion pour un flashback d’une musique de génériques de fictions qui nous ont accompagné en nous offrant de la joie et du bonheur durant ces 20 dernières années.