Après avoir été décalée trois fois, la diffusion de la superproduction américaine Barbie sera finalement interdite au Liban sur décision, mercredi 9 août, du ministre de la Culture. Mohammad Mortada, qui était juge avant de devenir ministre, dresse un sévère réquisitoire contre le film à qui il reproche de faire « la promotion des homosexuels et des transgenres ».
Pour le ministre de la Culture, le film Barbie véhicule « la vilaine idée du rejet de la tutelle paternelle, ridiculise le rôle de la mère, et sème le doute autour de la nécessité du mariage et de la construction de la famille ». Mohammad Mortada a ordonné à la Sûreté générale de prendre les mesures nécessaires pour interdire la diffusion de ce film sur le grand écran libanais.
Le ministre est soutenu dans sa démarche par des milieux religieux musulmans et chrétiens, mais aussi par des décisions prises lors d’une réunion ministérielle consultative mardi au siège du patriarcat maronite, sous l’égide du chef de cette Église, Béchara Raï. Un communiqué publié à l’issue de la réunion met l’accent sur la nécessité de protéger « la valeur de la famille face aux idées contraires aux préceptes du créateur et aux principes en contradiction avec les valeurs religieuses et morales qui sont au cœur de l’essence spirituelle et sociale [du Liban] ».
La décision du ministre de la Culture a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Une photo d’une poupée Barbie portant un voile a été postée sur le réseau social X (ex-Twitter) avec le commentaire : « Voilà ce qui nous attend ».