Des créateurs chinois anglophones publient des vidéos méticuleusement documentées montrant les ateliers où sont fabriqués à bas coût des produits vendus à prix d'or en Occident. L'exemple le plus frappant concerne les sacs Birkin d'Hermès, commercialisés à plus de 30 000 dollars mais produits en Chine pour moins de 100 dollars avant de recevoir leur estampille "Made in France".
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis, notamment suite aux tarifs douaniers de 145% imposés par l'administration Trump, auxquels Pékin a répondu par des droits de 84% et une dévaluation du renminbi.
Au-delà d'Hermès, de nombreuses marques américaines sont exposées : cosmétiques, chaussures, vêtements... Les vidéos dévoilent les lieux exacts de production, les coûts réels et proposent même aux consommateurs de se rendre directement en Chine pour acheter auprès des fournisseurs.
Parallèlement à cette campagne sur les coûts réels de production, d'autres types de vidéos ironiques circulent sur TikTok. Certains créateurs chinois utilisent l'intelligence artificielle pour représenter leur vision satirique de "l'avenir des États-Unis".
Ces contenus montrent des Américains, souvent représentés comme obèses, travaillant péniblement dans des usines à coudre des vêtements et assembler des smartphones. Ces scènes sont généralement accompagnées de musiques chinoises mélancoliques, et se concluent par l'apparition du slogan de Donald Trump : "Make America Great Again" – une référence ironique aux politiques protectionnistes américaines.
Cette guerre d'image et d'influence sur le terrain de la consommation provoque la stupéfaction des internautes américains qui découvrent l'ampleur des marges réalisées par leurs marques préférées. Sans aborder frontalement la politique, la Chine orchestre ainsi une riposte subtile qui frappe directement le portefeuille des consommateurs et la crédibilité des marques occidentales.