Maud Bregeon réfute tout « couac » entre le Président français Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu sur la réforme des retraites, malgré les divergences d’interprétation apparentes sur la nature du report annoncé la semaine dernière.
Par voie d’échange avec la presse, à l’issue du Conseil des ministres du 22 octobre, la porte-parole du gouvernement a affirmé que le président de la République et le Premier ministre étaient « alignés » sur la suspension des principales mesures de la réforme Borne. « Il n’a pas été question de ce sujet en Conseil des ministres », a-t-elle précisé.
Face aux interrogations des journalistes, elle a soutenu que les engagements de Matignon étaient « extrêmement clairs ». Ceux-ci portent à la fois sur l’âge légal de départ et sur la durée de cotisation. Elle a insisté : « Il n’y a pas d’entourloupe, il n’y a pas de plan caché ».
Maud Bregeon a par ailleurs confirmé qu’une lettre rectificative est soumise afin d’intégrer formellement le report dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Elle a souligné que cette modification visait à garantir « que le débat se tienne à l’Assemblée nationale ».
Interrogée sur une possible cacophonie entre les deux têtes de l’exécutif, elle a balayé l’idée d’un accroc politique : « C’est vous qui voulez en faire un couac ». Elle a expliqué que Macron avait été interrogé depuis la Slovénie uniquement sur la mesure d’âge, et que ses propos ne contredisaient en rien ceux du Premier ministre.
« Les mesures issues de la réforme Borne sont suspendues jusqu’à la présidentielle », a-t-elle répété, en ajoutant que le débat reviendrait d’abord dans le cadre d’une conférence sociale, puis à l’occasion de la campagne présidentielle de 2027.
Maud Bregeon a défendu le compromis trouvé comme une réponse aux rapports de force parlementaires issus des élections législatives : « On ne demande pas aux macronistes de devenir socialistes, ou aux républicains de devenir macronistes », a-t-elle expliqué, appelant chacun à faire « une part du chemin ».
En réponse à ceux qui critiquent une possible reculade politique, elle a conclu : « Le compromis, tout le monde est un peu mécontent à la fin, mais c’est ce qui fait que c’est un bon compromis ».
Alors que le débat parlementaire s’ouvre sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l’exécutif cherche à démontrer qu’il reste maître de la ligne, malgré un climat de défiance entretenu par l’opposition.
Pour rappel, ce mardi, Emmanuel Macron, en déplacement en Slovénie, avait affirmé qu’il n’y avait « ni abrogation, ni suspension » de la réforme, mais simplement un « décalage d’une échéance », en référence au report d’un an de l’atteinte de l’âge légal de départ à 63 ans et 3 mois.
Sébastien Lecornu, quant à lui, avait annoncé devant l’Assemblée nationale une lettre rectificative intégrant dans le PLFSS 2026 la suspension des mesures d’âge et de durée de cotisation, laissant entendre que l’ensemble du dispositif était mis en pause jusqu’à la présidentielle de 2027.