L'univers d'Alessandro Michele est hyper référencé : la présentation écrite du show cite Michel Foucault sur la question de la régulation de l'identité sociale comme instrument de contrôle des masses. Face à cela, la collection se propose de casser les genres, et d'inventer un être hybride, un "Cyborg Gucci". Cette créature biologiquement indéterminée exprime son identité multiple à travers des vêtements qui évoquent tous les continents, croisent les époques et mixent les emblèmes de la pop culture : ici un chapeau pagode associé à un ensemble complet, un total look en dentelle flanqué d'une broderie New York Yankees ; là un passe-montagne de ski en maille surmonté d'un turban en jacquard porté avec une veste en lurex doré ou une robe en velours bordeaux tout droit sortie d'un tableau de Piero della Francesca.
Les mannequins ont parfois un troisième oeil, tantôt un bébé dragon ou leur propre tête dans les bras comme accessoire dernier cri. "Ce qui me touche c'est à la fois le talent mais aussi la dose d'humour et d'autodérision de la part d'Alessandro Michele. Sa collection est tellement riche, il faudrait avoir le temps de la décortiquer pour en comprendre tous les enjeux" a déclaré Chiara Mastroiani à l'AFP à la sortie du défilé.
AFP