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En pleine crise sanitaire, la Tunisie en manque d’oxygène

 Actuellement, la Tunisie est en manque d'oxygène. Les besoins quotidiens sont estimés à 170 000 litres alors que la production locale n'arrive pas à satisfaire la demande. 

Les deux producteurs d'oxygène installés en Tunisie, Air Liquide et Linde Gas, produisent environ 100 000 litres par jour. Trouver les 70 000 litres manquants représente un défi quotidien. Les besoins en oxygène ont dépassé les capacités de production de la Tunisie.
Signe des difficultés d'approvisionnement : des dizaines de patients des hôpitaux de Sfax et de Zaghouanoù les réserves d'oxygène baissaient dangereusement, ont été transférés en urgence vers d'autres hôpitaux.
Dans le gouvernorat de Béja, le taux de guérison du coronavirus a reculé passant de 78,4 % à 74,6 % bien que le nombre de patients rétablis de l’infection a atteint 10 364 personnes depuis la propagation de l’épidémie. Ce résultat est dû notamment au manque d’oxygène.
Les hôpitaux detousles gouvernoratsontétémobilisés pour répartir les patients, maisaujourd'hui la situation estcompliquée car tous les hôpitauxsont débordés et ne trouvent plus d’oxygène pour sauver les vies.
Aujourd’hui, les services de réanimation sont saturés et les lits d'oxygénothérapie sont sur exploités.
Les besoins quotidiens pourraient bientôt atteindre 200 000 litres. Si le gouvernement ne débloquait pas la situation assez rapidement, la situation serait catastrophique. C’est une course contre la montre. Les hôpitaux sont à bout de souffle, et le personnel soignant peine à prendre en charge les malades de la Covid-19 et à trouver l'oxygène nécessaire pour les cas les plus graves.
Paradoxalement, des camions se rendent à la frontière, attendant parfois des heures, pour remplir leurs citernes depuis des camions algériens qui ne peuvent entrer en Tunisie en raison des restrictions douanières et aucune mesure d’urgence n’a été déclarée pour faciliter l’importation d’oxygène de l’Europe a fin de sauver les vies. Malheureusement et comme toujours, la peur de prendre des décisions et d’aller de l’avant est omniprésente.
 
Amine BEN GAMRA  :Expert Comptable et Commissaire Aux Comptes