Dans le cadre de la troisième édition du Festival national du théâtre tunisien « Saisons de la Création » (24 octobre - 8 novembre 2025), un colloque intitulé « Le théâtre tunisien : questions d’identité, d’altérité et de représentations de la subjectivité – Vers une école théâtrale tunisienne ? » s’est tenu à Tozeur, réunissant universitaires, critiques et créateurs venus de tout le pays.
L’événement a souligné à l’unanimité que l’identité théâtrale tunisienne n’est pas une notion purement théorique, mais un acte vivant et continu, reflétant la pluralité, la richesse et la créativité de la Tunisie. Il a également insisté sur la nécessité d’un dialogue constant entre le discours théâtral et la pensée critique académique, en vue de construire une école tunisienne de théâtre capable de conjuguer innovation contemporaine et héritage historique.
Points saillants du colloque :
Moez Mrabet (Directeur général du TNT) : a insisté sur l’alliance entre art, connaissance et esthétique, et l’importance du partenariat entre institutions culturelles, notamment avec Beit al-Hikma, pour des projets durables.
Moncef Ben Abdeljelil : a annoncé la préparation d’un « Guide complet du théâtre tunisien » dans le prochain numéro de la Revue de l’Académie tunisienne.
Abdelwahed Mabrouk : a présenté le projet « Rencontres du Sud pour le théâtre », visant à renforcer la scène théâtrale dans les régions du Sud.
Abderraouf Basti : a rappelé l’histoire du théâtre tunisien depuis ses origines, insistant sur l’identité comme processus vivant et évolutif.
Mohamed Mediouni : a souligné que le théâtre tunisien est né d’initiatives citoyennes, mettant en lumière le rôle des intellectuels réformistes.
Houssem Messaadi : a analysé l’œuvre de Taoufik Jebali, illustrant une identité tunisienne ouverte et universelle.
Mohamed Moumen : a défini le théâtre comme expérience existentielle, transformant spectateur et acteur.
Nizar Saidi : a réhabilité la marionnette comme mémoire vivante du théâtre tunisien.
Abdeljelil Bouguerra : a évoqué le rôle du théâtre radiophonique dans la construction de l’État national.
Faouzia Mezzi : a plaidé pour une politique culturelle valorisant les régions dans la vitalité théâtrale nationale.
Karim Thlibi : a exploré la relation entre langue et identité dans le texte dramatique tunisien.
Om Ezzine Ben Chikha : a mis en lumière la « décolonialité » de l’imaginaire dans le théâtre tunisien contemporain.
Omar Aloui : a étudié le théâtre comme expérience philosophique et ontologique.
Tahar Ben Guiza : a présenté les esthétiques de la libération et le dépassement des modèles occidentaux.
Abdelhalim Messaoudi : a rappelé l’importance de la langue dans la construction de l’identité théâtrale tunisienne.
Hatem Tlili Mahmoudi : a analysé les liens entre post-modernité et théâtre tunisien.
Faiza Messaoudi : a mis en avant la pluralité des approches dans la construction de l’école théâtrale tunisienne.
Hiba Messaoudi : a présenté le concept de « sécurité culturelle » comme moyen de transformation de la subjectivité.
Hassan Mouadhen : a conclu en appelant à un projet national conciliant liberté créatrice, responsabilité intellectuelle et lien avec le public.
Le colloque a ainsi permis de réfléchir à la singularité du théâtre tunisien, à sa capacité à s’ouvrir au monde tout en restant enraciné dans sa culture, et à poser les bases d’une école théâtrale nationale innovante et inclusive.
