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La France risque d’être ingouvernable face à une assemblée disparate issue des législatives

Le président français Emmanuel Macron est en difficulté au lendemain du 2ème tour des élections législatives françaises, avec une majorité relative ne lui permettant pas d’avoir les coudées franches et de faire passer ses réformes.
« Une défaire cinglante », « un échec cuisant, » « un discrédit des politiques jusque-là menées »…les critiques ne manquent pas depuis l’annonce des résultats du 2ème tour du scrutin parlementaire envers le président fraichement réélu pour un second quinquennat.
Les urnes ayant livré hier leurs secrets n’ont pas dégagé une majorité nette et absolue, mais une assemblée disparate, risquant de rendre la France ingouvernable, d’autant que l’Hexagone n’est pas rompu à la culture du consensus, comme c’est le cas en Allemagne.
« Ensemble », (l’alliance menée par le parti présidentiel En Marche, avec Horizons d’Edouard Philippe, et le Modem de François Bayrou…), a 245 députés dans la nouvelle Assemblée, loin de la majorité absolue de 289 députés, que les partis au pouvoir avaient toujours eu, précédemment, à l’Assemblée nationale française, sous le nom de majorité présidentielle.
« C’est une situation inédite », dira la première ministre, Elisabeth Borne, élue au Calvados. C’est la première fois sous la 5ème république que l’on est face à une telle configuration, ce qui posera des défis dans un contexte national, et international difficile, a-t-elle déclaré en substance, appelant à tirer les enseignements de ce vote.
La locataire de Matignon, dont plusieurs membres du gouvernement ont été battus hier et devront donc démissionner de leur poste,  a promis « une majorité d’action » à l’Assemblée.
Des poids lourds du parti « En Marche » d’Emmanuel Macron ont-ils, aussi, essuyé une défaite à l’issue de ce second tour, comme le président de l’Assemblée nationale sortant, Richard Ferrand, ou l’ex-ministre de l’intérieur, Jean Christophe Castaner.
Le deuxième groupe de la nouvelle Assemblée est celui de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), dont le chef de file est Jean-Luc Mélenchon. Héritant de 131, ce bloc aura à jouer le contrepouvoir au sein de l’Assemblée.
Mélenchon a qualifié le score de l’union populaire d' »un grand jaillissement de l’histoire », affirmant que son groupe allait être confronté aux « défis les plus inouïs, changement climatique, crise financière…, auxquels il faudrait apporter des réponse fulgurantes ».
A l’appel de Gabriel Attal (En Marche) la veille de dépasser les clivages et de trouver des consensus au sein de l’Assemblée pour faire passer les réformes, et voter des lois qui répondent aux préoccupations et attentes des Français, Mélenchon a opposé, d’emblée une fin de non-recevoir.
« Nous n’appartenons au même monde, nous ne partageons pas les mêmes valeurs… », a-t-il souligné, annonçant la couleur d’une bataille au sein de cet hémicycle constitué de 577 députés, et rendant le 2ème quinquennat de Macron difficile, au point que certains pensent déjà au scénario de la dissolution de l’Assemblée et l’appel à des législatives anticipées.
Ce scrutin est marqué par une percée qualifiée « d’historique » de l’extrême droit, avec 89 sièges attribués au parti de de Marine Le Pen.
Le Rassemblement national se considère, actuellement, comme « la première force d’opposition ».
Autre force politique qui recule mais qui dispose toujours d’un nombre suffisant de députés pour avoir son propre groupe parlementaire, les républicains (La droite), de son fondateur Nicolas Sarkozy. Le groupe LR – UDI dispose de 74 sièges.